Plusieurs milliers de chaussures ont recouvert dimanche matin la place de la République à Paris, d’où devait partir la marche pour le climat, annulée après les attentats de Paris.
Des chaussons de bambins, des bottes remplies de fleurs, des baskets accompagnées d’un mot pour la planète : plusieurs milliers de chaussures ont recouvert dimanche matin la place de la République à Paris, d’où devait partir la marche pour le climat, annulée après les attentats de Paris. Ce gigantesque parterre, qui recouvre un bon tiers de la place de la République, est «un monument symbole de la détermination des gens à être écoutés», explique Emma Ruby Sachs, directrice adjointe d’Avaaz, mouvement mondial de mobilisation citoyenne, à l’initiative de l’opération.
Tous les souliers ont été orientés vers la place de la Nation, où la manifestation devait s’achever.«C’est une expérience incroyable que de déambuler entre ces milliers de paires. Les gens peuvent ressentir la douleur des voix réduites au silence mais aussi l’espoir que cette conférence puisse sauver la planète»,développe-t-elle. Les bras chargés de trois paires, Raphaël, 24 ans, doctorant à Louvain-la-Neuve (Belgique), est venu exprès de Bruxelles pour participer à l’événement.«C’était plus important pour moi de pouvoir manifester, mais au moins, ça montre que beaucoup de personnes se seraient déplacées», se console-t-il.
La marche pour le climat prévue à la veille de l’ouverture de la COP21 avait été annulée à la suite de l’interdiction de manifester décrétée dans le cadre de l’état d’urgence imposé en France après les attentats.
Un peu plus loin, à proximité du Bataclan, où 90 personnes ont été tuées lors des attentats, plusieurs représentants de communautés des îles Pacifique et d’Amérique latine, vêtus de leurs habits traditionnels, ont organisé «une cérémonie d’apaisement» faite de chants, de danses guerrières et de poésie pour associer la mémoire des victimes à l’urgence climatique.
Par ailleurs, une chaîne humaine a commencé à se former le long du boulevard Voltaire, qui relie la place de la République à Nation. Sur le trottoir, plusieurs milliers de manifestants (4 500 selon la préfecture de police, 10 000 selon les organisateurs) se sont pris par les mains entre Oberkampf et Nation, certains sautant et criant «Plus chaud que le climat». Beaucoup ont apporté des pancartes sur lesquelles on peut lire «Ils ne sont grands que si nous sommes à genoux» ou encore «Ils exploitent, ils polluent, ils profitent! l’urgence est sociale et climatique».